Choix de la police de caractère
Si vous faites une recherche à ce propos, vous constaterez, d’après les différentes sources, d’abord que personne n’est d’accord sur les résultats des recherches, et ensuite, qu’un grand nombre de recommandations vont vers les polices « système » (Arial, Helvetica, Times New Roman, Tahoma, Lucida Sans…) et demandent par ailleurs d’éviter les polices à empattement (1)(2)(3). Dans le tableau ci-dessus, plusieurs choses doivent être étudiées. La première question est donc, quelle police choisir pour les lecteurs dyslexiques.
Première constatation dans la lecture du mot « illisible » dans ce tableau? La hauteur d’œil, ou hauteur d’x, soit la grandeur de la partie du caractère sans ascendantes et descendantes, des polices à empattement « classiques », comme Times New Roman et Minion, étant inférieure à celle des polices sans empattement, elles sont plus petites et donc moins lisibles (un autre choix de polices à empattement aurait probablement pu changer la donne, mais personne ne le dit…)
Deux hauteurs d’X très différentes, en rouge (Tiré de Wikipedia)
Deuxième constatation : les polices Arial et Helvetica ont une chasse (largeur, en typographie) tellement faible que les lettres illi ne sont plus distinctes en faible corps, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne facilite pas la lecture.
Troisième constatation : à l’inverse, comme les chasses de Verdana Pro (créé à l’origine pour les écrans, disponible via Adobe en version Pro, et sur tous les OS en version normale) ainsi que de ABeeZee (police de Google, créée pour les dyslexiques) et Andika (Police de SIL, spécifique pour lecteurs débutants) sont très larges, même en corps très petit, elles restent lisibles. La forme de certaines lettres (le L chez ABeeZee) fait également que celles-ci sont plus reconnaissables. Notre choix se fait donc vers, soit une police spécifique pour les dyslexiques, soit vers une police à chasse large et hauteur d’œil « confortable ». (Il existe plusieurs autres exemples de polices pour dyslexiques, comme OpenDyslexic ou encore, DyslexieFont — ces deux polices ont des empreintes visuelles fortes, sont très identifiables, mais elles ne rassemblent pas non plus tous les suffrages).
Quatrième constatation : dans notre tableau, dans les exemples de polices pour dyslexiques, les paires de lettres d-b, q-p sont spécifiquement différenciées (comme dans les polices à empattement) et, pour Andika, la séquence rn ne prête pas à confusion avec le m. La raison en est simple: d’après une étude, les erreurs de lecture, comme les inversions de lettres (b/d, p/q), peuvent être réduites de près de 50% en utilisant des polices adaptées à la dyslexie, qui adaptent la forme des lettres en fonction des problèmes connus pour les personnes dys. Pour la lettre a, il est à remarquer que son œil est plus ouvert que dans la version de toutes les autres polices montrées ici – c’est le a de l’italique.
Examinons maintenant les problèmes de disposition du texte
Plusieurs études admettent que plus la force de corps, l’interlettrage et l’interlignage sont faibles, moins la lecture est facile! Et cela… dépasse largement le choix de la police de caractères. En clair, vous pouvez avoir un excellent choix de police, si vous disposez votre texte en corps 9, ce sera illisible pour une personne dyslexique.
Voici les paramètres de format à ajuster :
- Taille de police : Utilisez une taille d’au moins 12 à 14 points pour le texte courant.
- Espacement : Augmentez l’espacement entre les lettres, ou crénage (dans Word : Mise en Forme > Police > Paramètres avancés > Espacement étendu > 0,3pt). L’espacement entre les mots doit être au moins 3,5 fois supérieur à l’espacement entre les lettres (impossible de façon directe en Word)
- Interlignage : Privilégiez un interligne de 1,5 ou 150 % pour aérer le texte et faciliter le suivi visuel.
- Contraste : Préférez un fond clair avec une police sombre, mais évitez le contraste noir/blanc trop marqué qui peut fatiguer les yeux.
Pour la facilité de la lecture, le texte sera écrit en romain et pas en italiques, pas justifié, mais aligné à gauche.
Structure :
- Utilisez des titres clairs et hiérarchisés, avec une taille supérieure d’au moins 20 % à celle du texte courant (6).
- Ajoutez de l’espace autour des titres et entre les paragraphes pour segmenter l’information.
- Utilisez des listes à puces pour les informations importantes.