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L’abandon récent du DPS « single edition » en faveur de l’ePub FXL ont étonné ou scandalisé, puis, à cause de la facilité d’utilisation et de mise en route de l’ePub, grâce également au fait que le texte y soit indexable; tout cela a changé la donne : le remplacement du DPS par l’ePubs FXL est en fait une bonne nouvelle, comme le dit Bob Levine, un des principaux ambassadeurs du DPS d’Adobe…

Si l’on reprend la facilité de réalisation de l’ePub, il est facile de comparer sa réalisation avec celle d’un PDF : vous exportez au format ePub, vous obtenez le fichier, vous le transmettez; le DPS est malgré tout bien plus complexe à mettre en œuvre !

Je voudrais analyser les limitations de l’ePub les plus criantes, et comment les contourner… éventuellement !

  • Le format unique du document, qui reste portrait ou paysage, comme on le conçoit; nous ne pouvons passer au vol d’une orientation à l’autre, comme le DPS ; le DPS gère en effet deux documents à la fois, l’horizontal et le vertical. Bonne nouvelle, Keith Gilbert a trouvé un truc pour parer à cela.
  • Les polices, pour des raisons de copyright ou de DRM, sont limitées à celle de Typekit, donc au fait d’avoir un abonnement au Creative Cloud d’Adobe ; ou encore celles d’Edgewebfonts, la même chose en gratuit qui ne contient que des webfonts (environ 500). En fait vous pouvez utiliser toutes les polices qui supportent l’incorporation (embedding); à première vue, et suivant les annonces d’Adobe, on a l’impression d’un choix illimité mais plusieurs polices vraiment basiques ne sont pas du tout disponibles, ou seulement partiellement (pensons à Avenir, Futura…) et ce choix limité peut s’avérer problématique, surtout dans le domaine éditorial. Un article de Jiminy Panoz sur les polices pour le livre numérique fait le point à ce sujet. Je recommande absolument l’utilisation de ces polices dont Jiminy nous assure qu’elles sont parfaitement compatibles avec les tablettes etc. Un addin d’InDesign, Circularflo, dont Pariah Burke parle dans cet article, permet d’éviter le problème de l’incorporation, puisqu’il gère toutes les incorporations de toutes les polices à tous les formats (plus d’autres avantages certains comme l’exportation pour Kindle d’Amazon). Le DPS n’a pas ce souci – vu qu’il n’est jamais qu’une exportation en jpeg des pages ; mais la terrible impossibilité de ne pouvoir faire une recherche dans le texte, ou l’indexer, a été pour moi la plus grande de ses limites.
  • Les hyperliens ont eu l’air de poser problème s’ils partent du texte, le truc était de créer un bloc image au-dessus de ce que l’on voulait mettre en hyperlien puis de créer un hyperlien sur le bloc plutôt que sur le texte; mais ces problèmes sont du passé désormais.
  • Comment lire un ePub si l’on est pas sur Mac avec le logiciel gratuit iBooks? Il y a un logiciel d’Adobe qui permet de visualiser y compris l’ePub 3 FLY, Adobe Digital Editions 4 ; l’addin Readium pour Google Chrome est également un bon choix. Méfiez-vous par contre comme la peste des lecteurs ePub génériques comme Calibre, Sumatra ou ce genre, qui ne comprennent rien aux animations !
  • Les animations d’Edge Animate importées au format .oam dans une page InDesign exportées en ePub3 ne s’affichent pas sur iPad mais  bien sur iBooks – ou ont besoin d’être éditées au niveau html pour ce faire ; l’alternative plus facile est de lire l’ePub avec un autre lecteur d’ePub, gratuit également, Lektz reader sur l’iPad, en ajoutant le fichier ePub à la librairie de Lektz par le biais d’un service de backup en ligne comme DropBox ou GoogleDrive.
  • Mais il est peut-être plus facile et logique, vu le scandaleux abandon par Adobe d’Edge Animate, de faire vos animations avec Tumult Hype 3 Professional (sur mac seulement) qui permet un export OAM compatible avec les iPads.
  • On aurait aimé pouvoir incorporer des profils ICC dans les ePubs, mais non. Cf. le Forum Adobe gestion des couleurs – Comme dans Lightroom mobile, la gestion des profils couleurs n’est pas encore de mise sur les tablettes 🙁

En comparaison avec DPS, manquent encore certaines possibilités, certains types d’overlays (couches d’animations qui se superposent à la simple couche du texte et  permettent le multimédia ou l’animation dans le document) :

  • Actuellement nous sommes dans un design de page séparée ; la fameuse innovation du DPS, le fait de dépasser le niveau de la page pour permettre de se déplacer dans le flux du texte sur les tablettes ne peut donc se réaliser avec l’ePub. Mais récemment un article sur le forum ePub d’Adobe montre un truc pour permettre cette possibilité.
  • Les panoramas et pan & zoom.
  • L’incorporation de pages HTML (comme les Google Maps qu’on a vu fleurir dans les DPS).

Maintenant, il faut malgré tout être conscient que la publication en ligne d’un ePub 3 passe malgré tout par certaines contraintes :

En attendant, voici un magnifique exemple d’ePub bien interactif (merci @ObiwanKenobi_96):

À voir également, la session Ask A Pro de Frank Payen sur l’ePub 3 FXL : Publication d’ouvrage interactif avec InDesign CC

Un cours sur les CSS pour l’ePub est également disponible chez Lynda.com !

La concurrence directe du DPS (et de l’ePub) est du côté d’Aquafadas ou de Twixl. Voici un comparatif entre Aquafadas et le DPS d’Adobe.

Aquafadas a eu la bonne idée de permettre une première publication gratuite via son plugin en InDesign.

Bob Levine a écrit un article qui déplore le manque de lecteur convenable sur Android et Windows pour FXL.

Article écrit en janvier 2015, mis à jour en décembre 2018.